Oups! La version de votre navigateur est obsolète. Elle ne vous permet plus une navigation optimisée et sécurisée.
Nous vous recommandons d'installer Google Chrome.
Clémence BORIN
Clémence Borin
Conseil littéraire
Suivi d'auteurs
06 07 34 26 18
Contactez-moi
Accompagnement littéraire

Atelier d’écriture n°1 : Dix mots pour la francophonie ! TEXTE de Madeleine Melquiond

Par Clémence BORIN le 25 septembre 2014 dans Ateliers d'écriture

Extinction du fou

Un fou n’est pas plus fou qu’un nègre n’est nègre. Par décence, on dit du nègre qu’il est noir et du fou qu’il est malade mental. Bref, il n’y a plus de fous, sauf dans les dictionnaires.
Les pédants les désignent par leurs symptômes, une kyrielle de mots huluberlus tels que phobie, schizophrénie, paranoïa, obsession, hystérie, supposés plus respectueux de l’individu que cette vielle insulte de fou. Qu’en pense le fou ? « Fariboles » se dit-il, car le fou sait qu’il est fou de quelque nom qu’on l’appelle. Vous l’imaginez, se jetant du 23ème étage en criant « SOS, je suis bipolaire, je veux remonter ! »
Loin de ces abysses, nous disposons de folies douces à tire-larigot. Timbré, idiot, dérangé, déséquilibré, désaxé, braque, toc toc, piqué, fada, zinzin, perché , barré, à chacun son petit grain. Même fou, mécontent de sa mise à l’index nous revient en fraude sous la forme de ouf !
Si nous refusons de traiter un fou de fou, nous adorons faire les fous. Nous organisons de folles soirées et de folles nuits, des tohu-bohus, des charivaris et des carnavals où les jeunes gens tentent d’ambiancer les filles. On appelle misanthropes ceux qui détestent ces manifestations et vivent enfermés dans leur bibliothèque où ils s’enlivrent de façon parfois si excessive qu’on se demande s’ils sont sages ou fols.

Madeleine Melquiond, mars 2014.

PartagerShare on Facebook0Tweet about this on TwitterShare on LinkedIn0Share on Google+0Pin on Pinterest0Email this to someone